Assistente editor: Hugo de Aguiar

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L’homme, l’espace et le temps

Les espaces traduisaient les temps
ou l'humain apparaît, demeure, et meurt

Les cieux couvrent leurs mouvements
ou sont inscrits les bouleversements
de son évolution chaotique et singulière
arrêts, pauses, et recommencements

L’homme est dissimulé "in factum"
dans la somme de ces évènements
passé, présent et futur, font l’espace
Ou il retourne pour un nouvel calcul

Tout est traduit, l’homme n’est que prétexte
Que les temps enchâssent dans les espaces

ferool

le chant du muet

tel un pavé
d’apparence bizarre
un message assigné

le bruit s’abat dans le silence
comme un dard indiscret

personne ne l’écoute

dans la ville farcie d’ordures
un vieil homme
ajuste le manteau dans ses épaules
assis sur un rictus coupable

la bouche privé de clameurs
le crâne plein de strophes
comme un aède du moyen-age

c’est un muet que chante délicatement
récréant dans une cithare
les sons de naguère

que tout le monde écoutait

Fernando Oliveira

Retour d'affection

Jadis, elle a lacéré son amour en fins lambeaux
Largués aux quatre vents de son adolescence
Maintenant, elle pourchasse tous les morceaux
Disséminés dans son esprit sans souvenance

Quêteuse émouvante, qui ramasse les coupures
Dans toutes les saisons miséreuses de printemps
Sans fil ni aiguille, son sein est plein de piqûres
Faites par les carences amoncelées par les temps

Pauvre créature, encore belle, encore plaisante
Qui reflue dans ses pas, un cri de femelle affligé
Dans sa bouche, les lèvres discernent la crainte
Et dans les yeux, l’énigme de sa passion déchirée

Puis, un vent de retour inonde son corps oblitéré
Quelqu’un a trouvé cet antique amour émietté
Qu’il à restauré, lamelle a lamelle, avec douceur
Pour célébrer celle, qui jadis lui a fendu le cœur

ferool

que le diable emporte vos âmes

jusqu'à ce que le soleil disparaisse
séchés pas ses reflets malsains
je les regarderais fondre
les corps chagrin

les faciès grêlés par les rayons
les pillards des raisons
les êtres délétères
pires que les démons

aucune pluie ne viendra
a leur aide, seule
l’éternelle sécheresse
comme leur âme

aucune nuit ne viendra
rafraîchir leurs os
déshydratés, seule
la lumière torride

aucun espoir
ne viendra à leur secours
un immense vide de charité
crépitez, dictateurs infâmes

ferool

je ne prie pas pour vous

je donne tout aux autres
les autres me prennent tout
sans vergogne
du mouvement je devient nu
en vêtant les vêtus
je ne crie pas
j’entends les cris
je ne ris pas
j’entends les pleurs
je ne mange pas
je confectionne vos mets
en vie arrêté
je vous regarde cheminer
vers la fin
je resterai pour aider d’autres
que viendront
prier mes mouvements
maintenant précaires
jusqu’au terminus
je vous aiderais

ferool

L'eau et le feu

Je te découvre jouvencelle luxuriante !…
De tes interstices insoupçonnés. Invaincus
Jaillissent flamines venues de tréfonds oubliés
Le bienheureux prenant le pas sur le séculier

Tes seins vif-argent bouillonnent dans ton corset
Tu t’enflammes comme le caudal vulcanal
glissant vers le maelström distant. Encore celé
Dans tes lèvres, je sens la lave copieuse jaillir

J’ai peur ! Et pourtant je les prends. Cap remuant
J'absorbe tes chaleurs qui me chantonnent
des soupirs à peine cachés. En surabondance
Sortis des domaines pluriels d’un ancien âge

Et tes yeux éclairés de cierges, brûlent mes cils
de créature paisible. Stérile de désirs charnels
J’ai peur ! Et pourtant je plonge dans tes limbes
Vapeurs étonnamment frais. Fruitier garni à foison

Je me sens envahi par l’étrange et soudaine éclosion
d’un vouloir à peine quémandé. En mots parenthèses
Tes odeurs raniment mes pas frustes. Jadis ardents
Ton corps remuant dans le théâtre carrée de ton palais

Justifient mes frayeurs ! Que faire ? Fuir vers le caduc
Rester dans ton alluvion bouillant comme une fournaise
Asphyxier ton brandon dans le solde de mon existence
et périr d’amour dans ton foyer ? Dis-moi ! Quoi faire…

ferool

Appel

Je suis sur un nuage !…
Qu’est ce que je fais dessus ?
Ai-je programmé un voyage ?
Qui me conduise vers vous !

Mais !… Qui êtes vous ?
Quelque proposée de l’amour
Qui m’invité dans sa cour
J’accepte d’aller vers vous

Je vous rejoins, je prends la voie tracé
Votre message à atteint mon cœur
Attendez-moi, je serais votre aimé
Je plane, obnubilé par le bonheur

J’ôte mes sandales périmés
Et chausse des souliers volants
Je prend mes décisions ailés
Et nous deviendrons aimants

ferool

Au bord de la fatalité

Je t'ai vu pleurer sur le quai désert petite fille
il faisait froid, noir et silence
Tu n'étais pas grande, mais ton désespoir l'était
tu venais d'ailleurs, et allais nulle part

J'ai vu que tu te cachais au passage des trains
que tu voulais partir et rester en même temps

Partir vers la fatalité!
Rester dans l’entonnoir de tes incertitudes!

Le dilemme!

Et toujours, l’attente, l’indéterminable attente
dans le quai dépeuplé
J'ai vu ta main prendre l'autre main
pour lui dire adieu, peut-être.

J'ai vu le brouillard anonyme tomber sur toi
et la nuit indifférente t'envelopper
Ton regard perdu dans l'horizon inexistant
sans trains

Tu m’as regardé
dans le dernier soupir de ta décision…

Dans tes yeux vides de plénitudes
j’ai vu une petite lueur vacillante
une interrogation émouvante
un muet appel

Tu as lu dans les miens, ce que j'aimerais que tu vives
l’effacement de la tristesse
l’oubli de ta promesse
dans le lac de ton destin blessé
Revivifié par ce regard, tes rêves reprenant vie
Le petit matin, lassés de nous regarder sans nous voir
je t'ai vu partir, une dame te tenait par la main
tu étais vivante malgré toi

Dans le quai ou je suis resté
seulement ton ombre imagée
et une larme gelée
qui n'a pu glisser, sur les bords de la fatalité

Un train qui passait et n'était pas le tien
un train qui passait et n'était pas le mien

ferool

Qui suis je ?

Ce que je suis, n'est pas important
ce qui est important
c'est ce que vous êtes
car c’est vous qui me faites
je serais ce que vous voudriez que je fusse
soi-même je ne suis
que ce vous êtes
malgré moi, c’est vous qui décidez
et ce sera toujours ainsi
je suis pour chacun (une) d’entre vous différent
aujourd’hui
et je serais un autre demain
plus vous avancez dans les temps
plus je vous accompagne
plus vous avez de visages
plus je serais maintes images
dans le fond, je ne suis que moi
et vous, vous êtes vous
et le resterais
jusqu'à ce que je ne soit plus

ferool

Les saisons du poète

Un nouveau printemps sort des cuisses de l’hiver
les poètes s’abreuvent dedans avant qu’il ne disparaisse
dans les mamelles de l’été, ou ils reposeront leurs peines
en attendant que l’automne rempli de feuilles périmées
leur apportent l’inspiration maintes fois convoqué

Q’une muse défraîchie par l’empreinte des saisons arrive
emplie de désirs de réviviscences, vêtue tel ver, nue
le cœur encore battant, dans une poitrine de sel marin
félonne séductrice, engloutie dans les vapeurs urbaines
oublieuse de ses prérogatives d’alluvion de l’éloquence

Le poète fait le printemps, et la muse enfante le poète
l’un sans l’autre c’est l’hiver en continu, la déchéance
viens accoucheuse de lettres, sort de ton éphéméride
habille-toi de blanc, sur un banc d’un jardin gracieux
donne au troubadour ton sein orné de mille hardiesses

ferool

Connexions animalesques

Nous ne sommes que des animaux
Avec un degré d’intelligence
Que nous croyons le plus élevé
Et nous en sommes contents

Pauvres bêtes
Fières de l’être
Remplies de croyances
A ne plus savoir quoi en faire

Ce sont ces croyances que font la chair plus meurtrie
Moins rationnelle et plus vendable
Plus exploitable
Plus esclave

Les bêtes sans raisonnement en sont privés
Plus libres
Plus indépendantes
Plus en accord avec la création

Nous ne sommes qu’interconnexions
De fils rompus par le volonté de la surabondance
Mesquines créatures pourvues de raisonnement
Sophistes qui gobent la terre avant d’y retourner

ferool

Les cassés choisissent le cassant

Qu’il est sec, et cassant
le discours du gouvernant
On ne lui demande pas de gouverner
mas de gérer

Il ne sais pas
il dit
Il faut y aller!

Ou ?
Nous y sommes déjà!
Mon brave

Vers des lendemains plus chantants

Mais, on ne veut pas de lendemains
mais aujourd’hui’s
même sans aubades
pourvu qu‘ils s’oyent

Il ne sais pas faire
le gouvernant !
Il n’est pas là
pour le présent

Gérer, dit-il!
N’est pas gouverner
c’est du laisser aller

Laissez, laissez aller mon brave
mais faite-nous rêver
Épurez votre voix de baron
et jouez’ la un peut plus basse

Pas trop impuissante
ne nous faites pas danser
Sinon!
Nous en prendront acte
dans le prochain
Ballet.

ferool

Feu sacré

Prend garde
Tes passions peuvent s’envoler
Sans garde crier
Gardes-les
Au lieu d’en chercher d’autres !
Hypothétiques

Rallume plutôt ton feu
Ne le laisse pas s’éteindre
Tu n’as déjà presque plus d’allumettes
Dans ta boite

Ne laisse pas tarir ta flamme
Souffle sur la braise
Encore éveillée

Qu’elle redevienne tison embrasé
Comme jadis
Feu sacré

Ferool

Despote brûlé

Despote brûlé

Vous n’avez jamais observé!
L’air pathétique de votre peuple!
Ou alors vous l’avez fait!
Et vous êtes un salaud! Monsieur

Un criminel cynique
Un répugnant dictateur
Une bête impudique
Un corps sans perception

Qu’il faut enraciner
Dans le trop brûlant enfer
Ou même les déchets
Resteront à jamais ; abjects

ferool

Au bord de la fatalité

Au bord de la fatalité

Je t'ai vu pleurer sur le quai désert petite fille
il faisait froid, noir et silence
Tu n'étais pas grande, mais ton désespoir l'était
tu venais d'ailleurs, et allais nulle part

J'ai vu que tu te cachais au passage des trains
que tu voulais partir et rester en même temps

Partir vers la fatalité !
Rester dans l’entonnoir de tes incertitudes !

Le dilemme !

Et toujours, l’attente, l’indéterminable attente
dans le quai dépeuplé
J'ai vu ta main prendre l'autre main
pour lui dire adieu, peut-être.

J'ai vu le brouillard anonyme tomber sur toi
et la nuit indifférente t'envelopper
Ton regard perdu dans l'horizon inexistant
sans trains

Tu m’as regardé
dans le dernier soupir de ta décision…

Dans tes yeux vides de plénitudes
j’ai vu une petite lueur vacillante
une interrogation émouvante
un muet appel

Tu as lu dans les miens, ce que j'aimerais que tu vives
l’effacement de la tristesse
l’oubli de ta promesse
dans le lac de ton destin blessé
Revivifié par ce regard, tes rêves reprenant vie
Le petit matin, lassés de nous regarder sans nous voir
je t'ai vu partir, une dame te tenait par la main
tu étais vivante malgré toi

Dans le quai ou je suis resté
seulement ton ombre imagée
et une larme gelée
qui n'a pu glisser, sur les bords de la fatalité

Un train qui passait et n'était pas le tien
un train qui passait et n'était pas le mien
Ferool

Songe

Songe

Je suis resté toute une nuit à tes cotés, te regardant dormir
tes longs cheveux éparpillées, sur les blancs traversins
et au milieu ton visage candide, cuivre marbré
e tes lèvres charnus qui chantonnaient des mots muets

Sourires ouverts, et mots couverts de lettres incises
je buvais les uns à défaut de pouvoir déchiffrer les autres
ton sommeil exubérant restait un paradoxe de pudeur
invitation d’un corps affétée par l’équivoque appartenance

Aime-moi, aime-moi, aime-moi, mots doux, et non dits
Pourtant il n’y a pas d’amour, il n’y a rien, qu’allégorie
Il n'y a pas deux, il n’y a personne dans cet amour
Mais un songe dépourvu d’ailes, qui s’ébat pour voler

ferool

Amour sans âge

Amour sans âge

Tu as oublié mon jubilé
Je ne t’ai pas tenu rigueur
Je t’ai simplement demandé
N’oublie pas mon amour

L’année prochaine
Je serais une année plus sage
Et j’en serais certaine

Tu m’offriras une fleur douce
Et une autre sauvage
Dans un écrin de mousse

Empli de pétales parfumés
Ou j‘enterrerais mon âge
Qu’à jamais il ne repousse

Je veux toujours rester sage
Je te redonnerais la douce
Plus d’oublis et de jubilés
Plus d’années ! Plus d’âge !

ferool

L’ire et le miel

L’ire et le miel

L’ire est un état d’esprit
Le miel un état du corps
L’ire est moins menaçante associé au miel
Le miel est moins doux marié avec l’ire
Thèses mielleuses dites sans ire

Et l’abeille dans tout ça?!..
L’ire abat l’abeille sans douceur
Et l’abeille meurt sucrée sans ire
Et, l’une qui n’est plus miel
Et, l’autre qui reste toujours ire

Ferool

Le féminin au parfait

Le féminin au parfait

Un parfum exquis sur tes seins
et une fleur de printemps sur tes cheveux

Te voilà habillé comme une princesse

Un mot fleuri sur tes lèvres
et une musique animée dans tes pas
légers et onduleux comme une caresse
douce et pure, promenée

Dans les champs d’avril de ta jeunesse
un sourire enjoué
dans tes yeux couleur de tendresse

Le corps ferme sur tes reins cintrés
et dans les gestes moraux. La bonté!
Comme dans le marbre gravé. De quelque…
Michel-Ange moderne

Comme une Pietà contemporaine!

ferool

Moyenâgeux théâtre spiritual

Moyenâgeux théâtre spiritual

encore du bruit dans nos chaussures
et nos oreilles que deviennent sourdes
dans les pas des champs impurs

ou les ordures prédominent
créant de l’anti-vie, sans cure
le cas par cas devenant général

inadvertance avertie - dogme
des croyances qui contraignent
aberrants et barbares postulats

produisant meurtrissures
dans les bouches sans fureur
égarées dans le chaos enflant

de poitrines nues d’espérances
pleines de regards de vue avachie
de clairvoyants dans le comma

Ferool