Assistente editor: Hugo de Aguiar

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Au bord de la fatalité

Je t'ai vu pleurer sur le quai désert petite fille
il faisait froid, noir et silence
Tu n'étais pas grande, mais ton désespoir l'était
tu venais d'ailleurs, et allais nulle part

J'ai vu que tu te cachais au passage des trains
que tu voulais partir et rester en même temps

Partir vers la fatalité!
Rester dans l’entonnoir de tes incertitudes!

Le dilemme!

Et toujours, l’attente, l’indéterminable attente
dans le quai dépeuplé
J'ai vu ta main prendre l'autre main
pour lui dire adieu, peut-être.

J'ai vu le brouillard anonyme tomber sur toi
et la nuit indifférente t'envelopper
Ton regard perdu dans l'horizon inexistant
sans trains

Tu m’as regardé
dans le dernier soupir de ta décision…

Dans tes yeux vides de plénitudes
j’ai vu une petite lueur vacillante
une interrogation émouvante
un muet appel

Tu as lu dans les miens, ce que j'aimerais que tu vives
l’effacement de la tristesse
l’oubli de ta promesse
dans le lac de ton destin blessé
Revivifié par ce regard, tes rêves reprenant vie
Le petit matin, lassés de nous regarder sans nous voir
je t'ai vu partir, une dame te tenait par la main
tu étais vivante malgré toi

Dans le quai ou je suis resté
seulement ton ombre imagée
et une larme gelée
qui n'a pu glisser, sur les bords de la fatalité

Un train qui passait et n'était pas le tien
un train qui passait et n'était pas le mien

ferool

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